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Quels sont les bénéfices d’utiliser des supports visuels pour les personnes avec autisme ? ©

Votre enfant, élève ou patient présente des troubles du comportement ? Pleurs, cris : tout devient difficile à gérer, à l’école comme à la maison. Pourtant, il existe des solutions efficaces pour faire face à ces situations de crises. La structuration de son environnement, réalisée suivant le programme TEACCH, en fait partie. Et oui ! La personne avec autisme que vous accompagnez a des difficultés à appréhender le temps et l’espace. Ceci génère frustration, anxiété… et conduit donc à des comportements jugés inadaptés. L’utilisation d’aides visuelles, individualisées selon le niveau de perception et séquencées, permet alors de clarifier l’environnement. Aménagement de l’espace, du temps, mais aussi clarification des tâches : tout devient plus simple à comprendre et à gérer ! Quand l’angoisse est présente, une image est plus bien plus pertinente que des mots !

Découvrez 5 bénéfices à utiliser des supports visuels pour les personnes avec autisme.

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Bénéfice 1 : Les aides visuelles permettent de se repérer dans l’espace

À la maison comme à l’école, faciliter le repérage dans l’espace permet aux enfants avec TSA de se sentir mieux dans leur environnement.

La présence de repères spatiaux stables contribue en effet à diminuer l’anxiété.

Comment ? Tout simplement en explicitant la fonction de chaque zone présente dans une pièce.

Ainsi, que ce soit en classe, au cabinet ou dans sa chambre, jouez avec les formes et les couleurs pour aider l’enfant ou l’adolescent à s’y retrouver plus facilement !

Comment se comporter dans telle ou telle zone ? Qu’y fait-on ? Répondre à ces questions est d’importance pour aider les élèves ou patients à savoir ce qu’on attend d’eux.

Par exemple, en utilisant des étagères, des tapis et des scotchs de couleur, différentes zones peuvent être délimitées dans une même salle de classe :

  • zone « refuge » et calme, où l’enfant peut s’isoler en cas de besoin ;

  • zone sensorielle ;

  • zone de travail ;

  • etc.

L’espace à l’intérieur de ces zones peut, lui aussi, disposer d’aides visuelles, par exemple à l’aide de pictogrammes, de photos ou de scotchs de couleur.

Ainsi, aménager la table de travail peut être une bonne idée pour déterminer la place de la trousse ou du cahier sur le bureau.

Cette structuration de l’espace, réalisée à l’aide d’aides visuelles facilement compréhensibles par la personne avec autisme, doit également prendre en compte ses particularités sensorielles et cognitives, il faut donc les connaitre.

L’enfant a-t-il des difficultés liées à la luminosité des néons ? Est-il facilement distrait par les bruits ou les gestes aux alentours ? Chaque besoin a ses solutions.

Enfant Psychologue

Bénéfice 2 : Les supports visuels favorisent le repérage dans le temps

Pourquoi établir un planning?

 

Imaginez que vous n’avez aucune notion du temps qui passe, ni quel jour nous sommes ? Ceci peut entraîner une angoisse très forte : vous savez qu’un évènement annoncé va avoir lieu, mais quand ? Vos patients ou vos élèves peuvent aussi ne pas comprendre pourquoi telle activité cesse, et que va-t-il se passer ensuite ?

 

Bref : structurer avec un emploi du temps visuel est un moyen très efficace pour se sentir dans un environnement plus rassurant.

 

Par exemple, établir des plannings pour la journée et la semaine à venir, permettre d’anticiper les événements, surtout ceux qui sont inhabituels (visite chez le médecin, jour sans école, etc.).

Très souvent, les personnes avec autisme détestent les imprévus : dans un environnement difficilement supportable à cause des nombreux stimuli sensoriels, et où il faut faire des efforts importants pour communiquer avec les autres, clarifier rassure.

 

Néanmoins, il arrive (souvent) qu’un événement non prévu surgisse et gâche la routine. La personne avec autisme doit alors prévoir des scénarios nouveaux pour elle, ce qui rajoute du stress et de l’épuisement à son quotidien déjà fatiguant.

Pour éviter cela au maximum, et lui donner un sentiment d’ordre, optez pour la structuration du temps. Des procédures spécifiques permettront ensuite de travailler la flexibilité et la tolérance à la frustration..

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Comment structurer le temps ?

 

Cette planification devra sans doute, dans un premier temps, être détaillée. Mais, peu à peu, elle pourra l’être moins.

Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’il faut complètement supprimer les imprévus de la vie des enfants ! Au contraire, travailler leur flexibilité cognitive est nécessaire. Le tout est de le faire de la bonne manière, aux bons moments, en intégrant dans un premier temps des imprévus agréables (donc plus faciles à gérer).

À l’école, structurer le temps de travail de manière visuelle permet également d’avoir une prévisibilité des évènements à venir: chaque tâche a un ordre et une fin.

De nombreux outils existent déjà : mais il faut les connaître et surtout apprendre à les individualiser.

Vous pouvez vous appuyer sur ces derniers mais il faudra pour chacun adapter.

Aussi, faites preuve de flexibilité : les insomnies ou les difficultés d’endormissement sont courantes et dans ces cas, l’enfant ou l’adolescent aura certainement plus de difficultés à se concentrer sur ses tâches. Allégez son planning, adaptez vos demandes.

Bénéfice 3 : La structuration aident dans la planification des tâches et favorisent l’autonomie

La planification des tâches s’associe au repérage dans l’espace et dans le temps pour développer l’autonomie et faciliter les apprentissages.

En quoi cela consiste concrètement ?

Il s’agit de mettre en œuvre une éducation structurée. Cela permet à l’enfant de :

  • savoir combien de tâches il doit exécuter ;

  • savoir dans quel ordre il doit les réaliser ;

  • savoir de quelle manière chaque tâche doit être réalisée ;

  • et gagner en autonomie (peu à peu, il ou elle saura comment effectuer la tâche et n’aura plus besoin de guidance).

L’exercice peut être réalisé plusieurs fois (cela permet de s’assurer que l’élève a bien compris la tâche et a bien acquis la nouvelle compétence). De manière très progressive, la difficulté peut être augmentée.

Le but est de mettre l’enfant en réussite pour qu’il ou elle gagne en estime de soi. En effet, réussir, seul ou seule, un exercice a un aspect extrêmement valorisant qui favorise la motivation

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Bénéfice 4 : Les tableaux de motivation permettent d’augmenter la valorisation des comportements attendus

L’enseignement structuré n’a pas pour seul avantage de favoriser l’autonomie et la réussite dans les apprentissages.

En effet, il permet aussi de mettre en place des routines de travail.

Or, nous l’avons déjà vu plus haut, les personnes porteuses d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA) se sentent rassurées par les routines et les rituels. Peut-on y voir une certaine rigidité d’esprit ? Oui, et alors ? Nous devons respecter aussi la nécessité d’avoir un cadre stable et sécurisant dans un monde souvent vécu comme agressif par ces personnes.

Les enchaînements de tâches (pour le coucher, par exemple) sont rendus plus prévisibles : l’enfant comprend comment va se dérouler la soirée.

Cette compréhension permet de diminuer les comportements jugés inappropriés (pleurs et cris au moment du coucher).

Pour aider la mise en place de telles routines, des tableaux de motivation peuvent alors être employés : apprendre à valoriser les réussites par le renforcement positif (par exemple le gain d’une carte préférée) associé à ce système permettra de progresser vers l’autonomie.

Eh oui ! Il vous faudra peut-être (encore !) faire face à un monologue sur les Pokémon ou les Pyjamasques !

Néanmoins, gardez en tête que cette récompense est importante : elle vise à encourager les comportements appropriés.

 

 

Le dernier bénéfice que nous pouvons citer n’est pas des moindres !

Si vous connaissez déjà le monde de l’autisme, vous savez que les personnes avec TSA ont des difficultés marquées dans les relations sociales.

Il s’agit d’ailleurs de l’un des points de la dyade autistique, définie dans la Classification Internationale des Maladies ou CIM11. Cette dyade regroupe l’altération de la communication, ainsi que le caractère restreint et répétitif des comportements comme des intérêts.

Or, clarifier les implicites à l’aide d’aides visuelles peut vous aider à favoriser les interactions sociales de votre patient ou élève !

En effet, les supports visuels, pour les personnes avec autisme, explicitent clairement ce qu’il est possible ou non de faire dans tel ou tel scénario social.

Je suis en colère ? Dans ce cas, je ne dois pas crier sur l’institutrice ou l’AESH. Je ne dois pas non plus taper ces personnes. En revanche, je peux aller dans la zone de calme ou réaliser une activité qui me plaît. Demandez de l’aide ou des chatouilles, pourquoi pas ?

De la même manière, vous pouvez expliquer un événement à venir qui est inhabituel et qui va sans doute, par son caractère anormal, générer de l’anxiété. Ainsi, l’enfant (ou l’adulte) sera capable de se projeter dans cette scène future et se rassurer.

L’angoisse est diminuée et les comportements difficiles aussi.

Finalement, les supports visuels représentent de nombreux avantages :

  • repérage spatial facilité ;

  • repérage temporel plus clair ;

  • gain d’autonomie à travers la structuration des activités ;

  • amélioration de la tolérance aux changements ;

  • développement des habiletés sociales.

Néanmoins, il existe tellement de manière de faire…  

Vaut-il mieux utiliser la photographie ? Les pictogrammes ? Les images ?

Les outils existants et clés en main sont-ils pertinents ?

Comment adapter les outils existants aux besoins et capacités de son patient, élève, enfant ?

Car, rappelons-le : deux personnes sur le spectre de l’autisme n’auront pas les mêmes difficultés, les mêmes besoins, ni les mêmes capacités d’apprentissage.

Il est alors nécessaire de savoir repérer ces particularités individuelles pour réaliser un accompagnement individualisé qui aide véritablement l’enfant, adolescent ou adulte avec TSA.

Une seconde étape est alors à aborder, à savoir : comment appliquer une approche comportementale la plus pertinente face à chaque particularité cognitive et/ou sensorielle.

 

Mais comment s’y prendre ? Découvrez une formation complète sur la structuration visuelle dans l’autisme associée à l’approche comportementale ABA.

Cette formation, dispensée dans les Hautes Ecoles Pédagogiques et le Diplôme Neuropédagogie Spécialisée TND est accessible en webinaire ici :

Bénéfice 5 : Le soutien visuel permet d’améliorer les relations sociales

 Conclusion : 

Virginie Blanc Klamm ©

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