L’intelligence émotionnelle:
L’atout invisible qui change tout ©
On parle souvent de notes, de concentration ou de comportements “appropriés”. Pourtant, une compétence transversale, discrète mais déterminante, conditionne toutes les autres : l’intelligence émotionnelle.
Chez les enfants avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ou un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), elle ne se résume pas à “mieux gérer ses émotions” : elle influence directement les apprentissages, les relations sociales et l’estime de soi.
Le saviez-vous ?
Une étude menée par Aydın et al. (2023) montre que les enfants avec TDAH présentent en moyenne un quotient émotionnel inférieur à celui des enfants neurotypiques, ce qui impacte leur capacité à résoudre les conflits et à interpréter les signaux sociaux.

Comprendre l’intelligence émotionnelle chez les enfants TSA & TDAH


L’intelligence émotionnelle (IE) est la capacité à reconnaître, comprendre, réguler et exprimer ses émotions, tout en tenant compte de celles des autres.
Elle repose sur 5 piliers :
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Conscience de soi
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Maîtrise de soi
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Motivation interne
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Empathie
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Compétences sociales
Chez les enfants TSA, les recherches montrent une difficulté marquée à lire les expressions faciales et à décoder le langage corporel, ce qui peut entraîner des malentendus fréquents (Trevisan et al., 2016).
Chez les enfants TDAH, la difficulté est plus souvent liée à la régulation émotionnelle : une émotion forte peut déclencher une réaction immédiate, sans prise de recul.
Le combo TSA + TDAH accentue ces défis : un manque de repères émotionnels clairs et une impulsivité accrue peuvent rendre les interactions particulièrement complexes.
L’impact concret au quotidien
L’intelligence émotionnelle influence bien plus que les “bons comportements” :
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À l’école : un élève qui sait reconnaître la montée de sa frustration peut demander une pause avant que la situation ne dégénère. Cela réduit les conflits et favorise un climat d’apprentissage serein.
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À la maison : comprendre et verbaliser ce qu’il ressent aide l’enfant à exprimer ses besoins sans passer par la crise.
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Avec les pairs : des compétences émotionnelles solides favorisent l’intégration dans le groupe, la coopération et la résolution de problèmes ensemble.
Boucher et al. (2020) ont montré que les enfants autistes ayant participé à un programme d’entraînement aux compétences sociales ont significativement augmenté leurs interactions positives avec leurs camarades.

Des interventions efficaces : la science le confirme
Les recherches récentes montrent que l’intelligence émotionnelle peut être entraînée, même chez les enfants présentant des troubles neurodéveloppementaux.
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Une revue systématique de 2025 (Muñoz et al.) démontre que les programmes d’éducation émotionnelle adaptés aux enfants TSA améliorent leur capacité à identifier et réguler les émotions.
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Chez les enfants TDAH, un programme en maternelle axé sur la coopération et l’expression des émotions a renforcé le contrôle émotionnel et la tolérance à la frustration (Fernández et al., 2022).
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Les méthodes ABA décomposent les interactions sociales en étapes claires, permettant de s’entraîner progressivement à gérer ses émotions (Mastermind Behavior, 2024).
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La thérapie d’interaction parent-enfant (PCIT) améliore simultanément les compétences émotionnelles de l’enfant et les réponses parentales, avec des effets durables (Graziano et al., 2021).

Stratégies simples à mettre en place dès aujourd’hui

Des Supports visuels
Utiliser des cartes émotions, des pictogrammes ou même des photos réelles permet de donner un langage visuel aux émotions. Pour les enfants avec un profil visuo-spatial fort (ce qui est fréquent dans le TSA) ces supports sont particulièrement efficaces.
Ils facilitent la reconnaissance et la nomination des émotions de base (joie, colère, tristesse, peur) et servent de point de départ pour aborder des émotions plus nuancées (déception, fierté, anxiété).
💡 Exemple concret : placer une “météo des émotions” à l’entrée de la classe ou dans la maison, où l’enfant déplace un pictogramme correspondant à son ressenti du moment. Cela aide l’adulte à ajuster son accompagnement et permet à l’enfant de s’auto-observer.
Faire des Jeux de rôle et récits sociaux
Les jeux de rôle permettent de mettre en pratique des situations sociales dans un cadre sécurisé, avant de les vivre dans le monde réel. Les récits sociaux (petites histoires adaptées au vécu de l’enfant) aident à anticiper les émotions et les réactions appropriées dans une situation donnée.
💡 Exemple concret : simuler une scène où un camarade bouscule l’enfant dans la cour. On explore ensemble plusieurs réponses possibles (ignorer, demander calmement, aller voir un adulte) et on observe quelles émotions apparaissent dans chaque scénario.
Ces mises en situation renforcent l’empathie, améliorent la compréhension des intentions d’autrui et réduisent l’anxiété liée aux interactions imprévisibles.


Régulièrement, des exercices de régulation
Les enfants TSA et TDAH peuvent bénéficier d’outils concrets pour apaiser leur système nerveux face à une émotion intense.
Parmi les plus efficaces :
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Respiration abdominale : inspirer profondément par le nez, gonfler le ventre, puis expirer lentement.
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Technique du “compte à 10” : marquer une pause avant d’agir, en comptant mentalement.
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Bocal à paillettes : secouer un bocal rempli d’eau et de paillettes pour représenter l’agitation émotionnelle ; observer les paillettes retomber permet de visualiser le retour au calme.
Le saviez-vous ? Une étude de 2021 menée auprès d’enfants TDAH a montré que la pratique régulière d’exercices de respiration guidée, à raison de quelques minutes par jour pendant 8 semaines, pouvait réduire de 30 % les comportements impulsifs et améliorer la capacité à attendre son tour en classe.
L’accompagnement sur le long terme
Renforcer l’intelligence émotionnelle est un travail continu : un apprentissage ponctuel n’est pas suffisant, il faut structurer, répéter et renforcer les compétences dans différents contextes.
C’est exactement l’objectif du Certificat Émotions et Habiletés Sociales :
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Un programme progressif adapté aux enfants TSA et TDAH
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Des outils concrets pour l’école, la maison et les interventions professionnelles
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Une approche fondée sur les preuves, qui traduit les recherches en stratégies pratiques et applicables immédiatement
Cas pratique : L’histoire de Léa
Léa (le prénom a été changé) a 9 ans et un diagnostic de TDAH combiné et TSA léger. Elle est scolarisée en classe ordinaire dans une école privée avec une shadow.
Problèmes initiaux :
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Crises fréquentes à l’école lorsqu’elle devait arrêter une activité
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Difficulté à comprendre pourquoi ses camarades réagissaient négativement à ses propos
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Tendance à répondre impulsivement aux adultes, ce qui créait des tensions
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Mise en place du programme (issu du Certificat Émotions et Habiletés Sociales) :
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Supports visuels : mise en place d’un tableau “météo des émotions” chaque matin pour identifier son état émotionnel.
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Séances en 1 to 1 pour travailler les compétences du programme, 5 fois par semaine
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Jeux de rôle : scénarios joués avec sa shadow et un camarade volontaire pour s’entraîner à demander de l’aide sans crier.
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Stratégie de régulation : utilisation d’un minuteur visuel pour anticiper la fin des activités et respirations guidées avant de changer de tâche.
Résultats après 3 semaines :
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Réduction des crises liées aux transitions de 70 %
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Amélioration notable de la capacité à expliquer ses émotions aux adultes
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Retour positif de l’enseignante sur sa participation en groupe et sa tolérance aux frustrations
Le point clé : la régularité et la cohérence entre école et maison ont permis de consolider les acquis. Les parents (formés + guidance parentale) et sa shadow (formée et supervisée) ont suivi les mêmes stratégies, ce qui a créé un environnement prévisible et sécurisant.

Conclusion: Accompagner les émotions, c’est changer des vies
L’intelligence émotionnelle n’est pas un luxe ni un “plus” éducatif : c’est un socle fondamental pour que les enfants TSA et TDAH puissent s’épanouir à l’école, à la maison et dans leurs relations.
Les recherches sont claires : ces compétences peuvent s’apprendre, se renforcer et transformer durablement la vie des enfants… à condition d’être accompagnées avec méthode et régularité.
En tant que parent, enseignant ou professionnel, vous avez le pouvoir d’ouvrir cette porte.
Et vous n’êtes pas seul : le Certificat Émotions et Habiletés Sociales a été conçu pour vous guider pas à pas, avec des outils concrets, des stratégies validées scientifiquement et un accompagnement structuré.
On ne peut pas changer le profil neurologique d’un enfant, mais on peut lui donner les clés pour naviguer dans ses émotions et créer des relations positives. Et ça, c’est un cadeau qui dure toute la vie.
sous la direction de Virginie Klamm ©
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